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Gaya Music Productions
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1.
Watt's 05:36
2.
3.
4.
Hope 05:19
5.
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7.
Not So Cold 07:07
8.
Yatchan 06:02
9.
10.

about

Jon Boutellier : saxophone
 
Fred Nardin : piano, fender rhodes   
Patrick Maradan : contrebasse   
Romain Sarron : batterie   
  
Invité.es :
 
Cécile McLorin Salvant chant (3,6)  
David Enhco trompette, bugle (3,6,10)  
Bastien Ballaz trombone (3,6,10)   
  
Remerciements :   
Bastien Ballaz, Julien Bassères, Olivier Bonhomme, Erwan Boulay, Jean-Paul Boutellier, Camille Dal’Zovo, Reno Di Matteo, David Enhco, Martin Le Tiec, Cécile McLorin Salvant, Loïs Ognar, Anne-Marie Parein, Pauline Pénicaud, Marine Pierrot, Denny Stilwell, Samy Thiébault, Sébastien Vidal, Jean-Pierre Vignola  
Nous remercions également toute l’équipe du label Gaya Music Production ainsi que tous les musiciens, nos amis et nos familles.   

Cécile McLorin Salvant apparaît avec la courtoisie du label Mack Avenue.   
  
Enregistré au Studio de Meudon les 28/29 juillet 2013   
Mixage et Mastering : Julien Bassères  
Dessins : Olivier Bonhomme   
Photos : Pauline Pénicaud  
Design graphique : chez-moi-design  
  
Gaya Music Production

credits

released January 22, 2016

From the original Liner Notes : 

Le jazz se dévoile en même temps que les musiciens qui le jouent. Il y a plusieurs années de ça, il m’a été possible de rencontrer Fred Nardin et Jon Boutellier en concert. Je les voyais et les écoutais simultanément ; lors de sessions diverses, des arènes antiques de Vienne aux jams parisiennes tardives, en Big Band ou en petites formations, dans des projets communs ou séparément. Je ne saurais dire combien de fois je les ai entendus au club, l’un et l’autre... Suffisamment pour les reconnaître le dos tourné. Ces musiciens ont suscité chez moi un intérêt qui ne cesse de s’enrichir. En dehors de scène, c’est pareil que lorsqu’ils jouent. On apprend de leurs silences et de la justesse du ton qu’ils emploient.  

« Intégrité ». Voilà le premier mot qui me vient en sortant de l’écoute. Comme un pied de nez au jazz désincarné. Etonnant équilibre entre tradition et modernité, le quartet s’amuse, sans jamais forcer le trait. Tous les membres de la formation se connaissent sur le bout des doigts. Cela s’entend. Parler d’influences mutuelles, d’amitiés, serait mettre l’accent sur une des pierres angulaires du concept musical ici proposé. Depuis une dizaine d’années, ces anciens étudiants du CNSM de
Paris multiplient les projets. Bien scellée, cette authentique complicité leur permet de développer une musique assumée, aussi riche que maitrisée, qui se soucie peu des canons de beautés actuels ou des figures de styles imposées.  

Au delà d’une simple session, enregistrée (en juillet 2013), conservée, puis aujourd’hui diffusée, cet album représente un instantané, brut et précieux, dans le parcours de l’ensemble de ses instigateurs. En effet, le projet éclaire de pleins feux toute la fougue et l’envie d’une génération besogneuse, qui a la niaque et ne s’en cache pas. Il témoigne en même temps d’un sentiment plus détaché, éthéré, d’un simple moment de plaisir à quatre, six, sept...  
L’histoire d’après, nous pouvons déjà en parler. La cohésion de l’ensemble, son savoir – et son goût d’en avoir –, font de cette génération un des plus intéressants témoignages de l’existence d’un jazz actuel de ce côté ci de l’Atlantique. Cheminant d’épisode en épisode, je ne pensais plus notes mais sensations. Les nuances, la texture, l’originalité du vocabulaire, bâtissent une musique à la fois dense et méditative. Je voyais la richesse des informations, très justement placée au service de la musique. Raconter de belles histoires, sans artifice ; être compris. N’est-ce pas ce qui reste, au final ?  

Le premier morceau, WATT’S (titre éponyme de l’album), installe un climat électrique. C’est certain, le ton employé n’inspire pas l’amusement. C’est bath ! D’ailleurs, ça ne sonne pas « français ». Juste ça sonne. Le timbre du piano allié à la contrebasse, joué dans les medium-graves et mêlé aux  
phrases volubiles, mais si justement dosées du saxophone ténor, nous rappellent l’atmosphère et la structure des compositions de Jeff « Tain » Watts – notamment lorsqu’il jouait avec les deux Kenny (Garrett et Kirkland). D’autre part, l’esprit du jeu et la maturité musicale de Romain Sarron colle en tout point à cette esthétique. Il se dévoile et nous offre une véritable synthèse moderne de tous les styles de batteurs swing lui ayant précédé. Le choix de ce morceau en ouverture pose le cadre en large.  

Il m’aura fallu le temps d’un soupir pour me faire happer par la fantaisie de ce ‘ROUND 20 BLUES. Son tempo up, sa forme harmonique et le son qui s’en dégage, mettent en lumière un jeu complexe qui, pourtant, jamais ne vire au compliqué. Comme son nom l’indique, ce titre est un blues composé en vingt mesures. Pour créer la mélodie, Fred Nardin s’est ici inspiré d’un morceau sans thème, une simple grille du pianiste Tommy Flanagan (Blue Twenty). Le ténor et le piano démarrent à l’unisson. Ecoutez ce time redoutable, insufflé chorus après chorus, d’un bout à l’autre du morceau, jamais il ne faiblit.  

Je découvre les deux titres interprétés par
l’artiste franco-américaine Cécile McLorin Salvant, complice des garçons, à la vie et à la scène, depuis de nombreuses années.  
Comme un relai de générations, j’oubliais alors la voix de Sarah et l’orchestre du Count, pour ne plus penser qu’à Cécile et à son THE GENTLEMAN IS A DOPE, si charismatique, si sensuel. L’histoire reste la même : désespérément fataliste.
Pourtant, à aucun moment l’interprétation ne tombe dans la caricature. Les choix esthétiques de la formation s’harmonisent élégamment aux intonations modernes et tranchées de l’interprète ; et la technicité de chacun, justement dosée, fait allégeance au sentiment évoqué. D’ailleurs, le jeu de contrebasse de Patrick Maradan épouse au plus proche le timbre suave et feutré de la voix. Avec Cécile, on pense évidemment aux grandes dames, celles qui disent, aussi puissantes que fragiles, et nous font taire. Oui, tout en elle chante et émane le swing avec grâce. Une Dope. Avec son flegme rare, elle drague le micro, effrontément désinvolte, jamais vulgaire. Chacune de ses interventions vocales se pose à l’exactitude des respirations instrumentales. Rien n’est laissé au hasard.  

Nous retrouvons l’interprète dans une version du célèbre standard EAST OF THE SUN (AND WEST OF THE MOON), composé en 1934 par Brooks Bowman. La section des soufflants, cavaleuse, contraste subtilement avec le sentiment bucolique installé par Cécile. La présence de Bastien Ballaz (au trombone) et de David Enhco (à la trompette), étoffe l’ensemble et lui apporte une dimension harmonique puissante. Oui, les notes parlent aussi, et les mots qui leurs sont imposés s’en retrouvent magnifiés.  

On se rend instantanément compte de la richesse des arrangements de Jon Boutellier, apportant une lecture tout à fait originale et personnelle de ces standards. Quincy Jones ne s’était nullement trompé en collaborant avec eux l’an passé et en acceptant de les diriger. A chaque rencontre, l’intime complicité nouée entre l’artiste-chanteuse et les musiciens du Keystone Big Band chamboule.  
à ce thème son environnement si particulier, ses couleurs intensément épurées. Nous sommes ainsi tranquillement conduit au bord d’un chemin mélancolique, mais rempli d’espoir.  

STEVIE THE GREAT et HIGHLANDER’S WALK, sont deux compositions de Patrick Maradan qui traduisent de manière forte l’importance de l’engagement individuel dans un groupe, dans une équipe, un clan. Le premier morceau, rapide, puissant et modal nous permet de découvrir plus en détails la technicité du quartet et son placement millimétré. N’allez pas chercher d’hommage à quelconque musicien. Stevie « The Great » n’est autre que Steven Gerrard, joueur emblématique de l’équipe de Liverpool. Finalement, comme dans un sport exécuté à la perfection, le quartet développe stratégies, jeu collectif et systèmes audacieux pour nous conduire au but libérateur de l’émotion.  

Jon Boutellier s’impose, quant à lui, Le quatrième titre, HOPE, tranche d’atmosphère. Evanescente, cette composition de Fred Nardin est une ballade – presque une promenade – contemplative. L’intention, parfaitement dosée, joue avec nos perceptions. Je vois cette représentation solitaire, en plein air et au vert. La place centrale de la basse, qui conduit le premier solo, plante un décor paisible, soutenue par une palette sonore riche de percussions, qui confère par la fermeté de son attaque, la vivacité nerveuse de son phrasé et la puissance de sa sonorité. Fort d’une grande inventivité musicale, son axe de jeu, aux multiples facettes, combine avec goût la connaissance des anciens géants de l’instrument – qu’il ne cesse d’écouter – et l’originalité d’un souffle pur, à l’identité affirmée.  

Plus spirituel, le second morceau est écrit comme un chant de ralliement entre membres d’une même fratrie. La ferveur tribale qui se dégage du thème est contrebalancée par le son large, plein et rond du ténor. Dans cette marche lente, nous imaginons tout à fait l’harmonie des paysages découpés d’Ecosse, la rudesse de son climat. Une odeur de tourbe vient caresser.  

Sur NOT SO COLD, Fred Nardin opte pour le Fender Rhodes. Le timbre et la résonance du son de l’instrument confèrent à la formation une couleur cotonnée, un voile brumeux et hélicoïdale. A l’aise avec tous les types de claviers, les capacités pianistiques de Fred nous font ressentir la maturité d’un style à l’intérieur de ce tempo lent. Le saxophone défie le vide, aussi lyrique que pensif, et s’envole scintillant. Poussières de silences ; tout est parfaitement mesuré, en phase. Le souffle final, lèvres sur anches, lent et découpé, se mêle par échos aux sonorités sinueuses du Rhodes. On a soudainement chaud !  

YATCHAN m’apparait comme une fable, un
jeu ; c’est un amusement à trois temps. Cette composition de Jon Boutellier a vu le jour il y a plusieurs années, tout d’abord pour le trio. Je me suis questionné sur le titre du morceau. Sa sonorité lointaine me rappelait un acteur Bollywood, un plat Coréen, ou une danse polynésienne... J’apprenais, finalement, qu’il s’agissait d’une femme. Ne posant plus aucune question, je réécoutais ce thème rieur et ne pensait plus à son nom, mais à ses formes. 

Le morceau final, intitulé CHINOISERIE, est une reprise de Duke Ellington, ouvrant l’intriguant The Afro-Eurasian Eclipse (1971). Cette composition, à l’accent français, est dans sa forme mélodique pétrie d’Asie. Duke voulait définir, dans son vaste projet, la globalisation du monde de son époque. Plus de quarante ans après, ce morceau tombe sous le sens. Sa structure, la nature de la mélodie et l’échelonnement de ses harmonies, sont des invitations aux voyages. Concentrée autour de son thème, la version proposée ici ne s’éloigne pas de l’esprit musical imposé et décrit par le maestro – alors en fin de vie. Toutefois, la richesse de l’orchestration, les articulations et l’expressivité employées dans  
les chorus de Bastien, puis de David, mettent en lumière une relecture explosive de ce thème. A l’image du Duke, le toucher volcanique et perlé de Fred nous laisse pantois.  

Cette session est caractérisée par un goût revendiqué pour la Tradition. Je veux dire en cela par un langage initié – soutenu et/ou argotique, peu importe d’ailleurs. Ce travail fondateur fait que les différents instruments s’individualisent, s’opposent ou s’épaulent sans que jamais ne faiblisse l’allégresse de l’Ensemble, propice à l’expression du swing. C’est le seul terrain capable d’accueillir toutes leurs expressions musicales et toutes leurs originalités. Si le goût revendiqué pour un jazz « straight ahead » ne fait nul doute, nous comprenons également que l’exercice de style, défini et personnel, puise la force de son originalité dans sa réalisation au temps présent.  

D’un bout à l’autre, l’intention sonne juste, tout simplement. Inexplicable alchimie du bien dosé, nous sortons de l’écoute dans un état jubilatoire de découvertes et de ravissements.  

Loïs Ognar

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Jon Boutellier New York, New York

Big band leader and soloist extraordinaire Jon Boutellier is a New York based saxophonist and composer.
Surrounded by jazz since his childhood, he turned this musical language into the work of his life: writing, arranging and playing with talented musicians all over the world.
jonboutellier.com
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